La vanille : une histoire de découvertes et de saveurs
Impossible de lister le nombre de plats et d’aliments au sein desquels la gousse de vanille noire apporte sa touche si unique et particulière. Cuisinier d’un soir, amateur et professionnel se sont tous, à un moment ou à un autre, appropriés l’épice pour sublimer leurs mets. S’il est impossible de dater la toute première utilisation de la gousse de vanille noire, nous savons qu’elle a fait son arrivée dans le monde occidental au cours du 16e siècle, pour ne plus jamais quitter nos armoires de cuisine. C’est notamment à l’orchidée Vanilla planifolia que nous devons ces gousses savoureuses. Et plus particulièrement à ses fruits. La plante est répertoriée en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique au 18e siècle. Époque précédant l’apogée de la vanille sur l’île de Madagascar.
Envie d’en savoir davantage sur cette petite gousse qui a transformé notre gastronomie à jamais ? C’est par ici, dans ce nouvel article de Terroir-artisan.
À la conquête de la vanille
22 avril 1519. Le conquistador Fernando Cortez débarque sur les côtes mexicaines de Veracruz avec près de 600 hommes. L’Espagnol fait halte dans la cité de Tenochtitlan et rencontre le roi Moctezuma. Exceptionnellement, cette horde d’étrangers est la bienvenue. Un accueil chaleureux qu’ils doivent au calendrier lunaire ; le roi et son peuple pensant alors que l’arrivée de Cortez correspond à celle de Quetzalcoatl, le roi prêtre. C’est alors que les Espagnols découvrent la gousse de vanille. Séduits par cette épice unique, ces derniers la ramènent au pays. C’est ainsi que Charles Quint sera le tout premier roi du continent européen à se délecter d’une boisson saveur vanille.
Au fil des siècles, le plant de vanille est implanté dans les territoires d’Outre-mer. Mais les plants peinent à pousser. C’est ainsi que le Mexique gardera le monopole du commerce de la vanille pendant près de deux siècles.
Au 18e siècle, d’autres espèces de plants de vanille sont découvertes, notamment dans les territoires ensoleillés français. Parmi eux, la Vanilla pompona. À la même époque, les colons découvrent les secrets de la plantation de la vanille. Et en finissent ainsi avec le monopole mexicain. Les colons plantent alors une farandole de plants de vanille, issus des quatre coins du globe. Les botanistes s’en mêlent également. Les boutures se multiplient au même rythme que les champs de vanille.
La vanille bourbon de Madagascar
Nous sommes en 1841 lorsque Edmond Albius, un esclave de l’île de la Réunion, découvre comment polliniser les plants de vanille à la main. Une avancée majeure dans sa culture, notamment pour les territoires n’ayant pas la chance de voir s’épanouir chez eux l’abeille mélipone. L’insecte, vivant au Mexique, féconde les plants et permet à la vanille de se reproduire aisément.
Dix ans plus tard, Ernest Loupy, un producteur de vanille réunionnais, met au point la technique de l’échafaudage. Celle-ci a pour objectif final de développer l’intensité de l’arôme vanille.
Ces deux découvertes permettront à des territoires comme Madagascar d’implanter la vanille chez eux, une vingtaine d’années plus tard. Territoires dont la richesse des sols ainsi que les températures se révèlent être des conditions idéales à la plantation de vanille. C’est alors que se développe une véritable industrie de la vanille et que naît la vanille bourbon. Label à part entière, la vanille bourbon pousse sur des territoires localisés dans l’océan indien. En plus de Madagascar, on la retrouve sur l’île de la Réunion, aux Comores, aux Seychelles et sur l’île Maurice.
Aujourd’hui, 95 % de la vanille noire de Madagascar est produite dans les villes de Sambava, d’Antalaha, de Vohemar et d’Andapa. Villes connues pour produire une part importante de la production mondiale de vanille.
L’équipe Terroir-artisan,
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