La région Nouvelle-Aquitaine est réputée dans le monde entier pour sa filière viticole. Si l’on ne présente plus les vins de Bordeaux ou de Cognac, il existe d’autres vignobles régionaux à découvrir. C’est notamment le cas du Limousin et en particulier les vins de Corrèze. Ces derniers possèdent une appellation d’origine contrôlée (AOC), le Corrèze.
Le vignoble corrézien
L’obtention de l’AOC pour les vins de Corrèze date de 2017. Auparavant, entre 2009 et 2017, une IGP (indication géographique protégée) caractérisait ces vins, qui peuvent être tranquilles (non effervescents), mousseux ou paillés (le vin de paille est un vin liquoreux).
L’ensemble du vignoble corrézien s’étend sur environ 80 hectares, ce qui est plutôt une petite surface par rapport à d’autres vignobles. Pour les vins rouges, on trouve principalement les cépages cabernet-sauvignon, cabernet-franc, merlot, gamay. Pour les vins blancs, on trouve les cépages sauvignon, ugni blanc, chenin, muscadelle, chardonnay et colombard.
La Fédération des Vins de Corrèze a vu le jour en 2010.
Historique des vins de Corrèze
On ne sait pas forcément que la région limousine a une tradition viticole ancienne, qui remonte à l’antiquité. D’ailleurs, au 16e siècle, on plaçait ce vignoble au même niveau que celui de Bordeaux. Une petite commune de Corrèze tient son nom de cette culture : Vignols. Jusqu’aux environ de la Révolution, ses coteaux approvisionnaient en vin l’ensemble de l’évêché de Limoges. C’est entre le 17e siècle et le 18e siècle que l’on voit l’apogée de la viticulture en Limousin et plus particulièrement en Corrèze.
Ensuite, de nombreux facteurs ont entraîné un déclin de ce vignoble. Tout d’abord, le développement du réseau routier l’a mis en concurrence directe avec d’autres vins locaux, comme ceux du Périgord ou de la région d’Angoulême. En outre, il a subi de nombreuses maladies et épidémies. Il a aussi été touché, comme de nombreuses zones rurales, par le déplacement des populations vers les zones urbaines.
Aussi, à partir du début du 20e siècle, le vignoble de Corrèze a progressivement disparu au profit de cultures plus résistantes et de l’élevage. Mais en 1989, des amateurs de ces vins ont recommencé à planter de la vigne, tout d’abord à Branceilles, puis en 2003 à Saillant.
Zones géographiques
Les vins de Corrèze sont produits dans le sud du département et concernent deux zones géographiques. La première est le Midi corrézien et la seconde est le canton de Donzenac.
Sur ces deux zones, on distingue précisément trois vignobles. En premier, le vin de paille du Midi corrézien est produit dans les environs de la commune de Queyssac-les-vignes et sur une petite superficie. On recense une production annuelle d’environ 15 000 bouteilles. La petite vingtaine de producteurs qui l’exploite forme un syndicat et respecte un cahier de charges strict à toutes les étapes.
En deuxième, le vignoble de Branceilles se trouve au sud du département. On l’appelle aussi vin des 1000 et une pierres. Il était déjà connu dès le 19e siècle et a même reçu un prix à l’Exposition Universelle de 1978 à Paris ! Il occupe aujourd’hui environ 30 hectares. C’est une coopérative locale qui le commercialise depuis 1990. Et la moitié de ce vignoble est aujourd’hui consacrée à une production biologique.
Dans le canton de Donzenac, le vignoble du Saillant-Vézère existe de nouveau depuis 2003. Il se trouve essentiellement autour des communes de Voutezac et Allassac. Lui aussi était déjà réputé au 19e siècle comme étant un excellent vin du Sud-Ouest. Aujourd’hui, il est l’un des facteurs de développement local avec notamment l’œnotourisme. La cave des coteaux de la Vézère produit aussi bien des blancs qu’un rouge et un rosé et représente près d’un tiers de la production des vins de Corrèze.
La première commercialisation de l’AOC Corrèze a eu lieu en 2020, avec un rouge cabernet-franc des Périères, récolté en 2018.
L’équipe Terroir-Artisan, Nadine