Si vous recherchez un vin de caractère dont les caractéristiques sont intimement liées à son terroir, choisissez un Jurançon ! Principalement connu pour son vin blanc moelleux, le Jurançon existe aussi en sec et les deux possèdent une Appellation d’Origine Contrôlée. Partons à la découverte des vins de Jurançon.
Histoire du Jurançon
C’est à partir de l’époque romaine que l’existence du vignoble de Jurançon est confirmée. On découvrit en effet des mosaïques de cette période, illustrant la vigne, dans la ville même de Jurançon en Nouvelle-Aquitaine. Cela atteste donc d’une très ancienne pratique viticole dans cette petite région du Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Son développement se poursuit notamment au Moyen-Âge. C’est d’ailleurs à cette époque que l’on voit apparaître la mention du mot « juransoo ». Une première transaction de ce vin a lieu en 988 à Lucq-de-Béarn. En 1538, Henri II de Navarre y achète une vigne, les cépages « petit manseng » et « gros manseng » sont déjà évoqués. Grand-père du futur roi Henri IV, on raconte qu’il lui aurait fait boire quelques gouttes de Jurançon lors de son baptême…
Entre le 16e et le 19e siècle, la culture de la vigne dans le Jurançon faiblit pour tendre même à disparaître, à cause de crises successives et de maladies de la vigne. Ce n’est qu’au 20e siècle que le Jurançon va retrouver ses lettres de noblesse. Après un long travail fourni par des professionnels et passionnés, l’AOC Jurançon voit le jour en 1936, elle concerne les vins moelleux (doux). L’AOC du Jurançon sec est reconnue depuis 1975. Quant à la mention « Vendanges tardives », elle existe depuis 1994. C’est seulement la troisième en France avec celle d’Alsace et celle des Coteaux du Layon.
Le terroir du Jurançon
Le terroir du Jurançon s’étend sur environ quarante kilomètres et un millier d’hectares, en face de la chaîne des Pyrénées (d’est en ouest). Le vignoble se trouve à 300 mètres d’altitude, plus précisément entre les rivières de Pau et d’Oloron. Vous trouverez les mentions « gave de Pau » et « gave d’Oloron », gave étant le nom donné dans le Béarn aux cours d’eau. L’exposition varie donc de sud-ouest à sud-est en passant par plein sud !
Les caractéristiques de ses sols sont inhérentes à celles de la chaîne de Pyrénées. On y trouve notamment le Poudingue de Jurançon, alternance de galets charriés par les torrents des Pyrénées et de calcaire, avec un niveau supérieur argileux plus tendre.
Par ailleurs le climat est assez particulier. Tout d’abord, la proximité des montagnes entraîne parfois un gel tardif au printemps. Afin d’y faire face, les viticulteurs ont depuis toujours pratiqué la culture de la vigne en hautain. Il s’agit d’utiliser un arbre comme tuteur de la vigne, pour faire monter les sarments en hauteur. Ensuite, des pluies régulières sont présentes toute l’année grâce notamment à l’Océan atlantique. De plus, l’été se poursuit tardivement dans le Béarn (été indien).
L’exposition au sud, le vend du sud également (le foehn) et l’apparition tardive de l’automne influent sur les paramètres du vin et jouent en particulier sur la grande qualité des moelleux. D’ailleurs, les vendanges des vins de Jurançon font partie des plus tardives de France, avec une récolte débutant mi-octobre. Celle des vendanges tardives a lieu jusqu’en décembre.
Les gammes de vins de Jurançon
Les vins de Jurançon se déclinent dans plus plusieurs gammes : secs, moelleux et vendanges tardives, avec des cépages locaux. Parmi ces derniers : Camaralet de Lasseube, Courbu, Lauzet, Gros Manseng, Petit Manseng.
Le Jurançon sec, lorsqu’il est jeune, se caractérise par des arômes fruités, essentiellement de fruits exotiques ou d’agrumes. Il possède également une acidité bien présente mais contenue. Vous le consommerez alors dans les 2 ou 3 ans, entre 8 et 10°C, avec des poissons et produits de la mer.
Les vins secs de Jurançon peuvent aussi être des vins de garde, recherchés par les gastronomes. Leurs tonalités épicées et boisées en font de grands vins. Ils se consomment dans les 5 à 10 ans, entre 10 et 12°C, en apéritif ou en accompagnement de poissons.
Leur dénomination est « Jurançon sec » pour les différencier des autres gammes.
La notoriété du vin de Jurançon est particulièrement due à sa gamme de moelleux. En effet, les Jurançons doux plaisent au plus grand nombre et s’harmonisent aisément. Ils proposent une belle vivacité, avec un niveau d’acidité et de sucre harmonieux. Les Jurançons moelleux peuvent autant se boire rapidement qu’être conservés plusieurs années. Vous les consommerez entre 10 et 12°C, en accompagnement d’un foie gras ou d’un saumon fumé ainsi qu’à l’apéritif.
Lorsqu’ils sont jeunes, vous leur trouverez des notes fruitées (agrumes, ananas, fruits de la passion). En vin de garde (jusqu’à 15 à 25 ans), le Jurançon doux montre une belle couleur allant de l’or au cuivré. Ses arômes sont alors variés, des fleurs blanches aux fruits confits en passant par le miel… À noter que la dénomination de ces vins est juste « Jurançon » sans autre mention.
Une troisième gamme de vins de Jurançon mérite d’être découverte, il s’agit des Jurançons vendanges tardives. Les viticulteurs laissent alors les raisins se déshydrater et surmûrir, entraînant une concentration des sucres et, par conséquent, des arômes. Vous aurez alors des notes aromatiques de fruits secs ou confits, d’épices et de miel.
L’équipe Terroir-Artisan, Nadine